Archives pour la catégorie Scanner laser 3D

Choisir son imprimante 3D

Intro

L’impression 3D a le vent en poupe, le thème revient fréquemment dans les médias. Il existe plusieurs technologies d’impression 3D, mais la plus mise en avant est la technologie FDM (fused deposition modeling, c’est dire par dépôt de matière fondue). Ce sont les imprimantes que l’on voit le plus souvent dans les fameux fab labs. La technologie n’est pas nouvelle, mais certains brevets sont tombés dans le domaine public, ce qui a provoqué sa relative démocratisation. Il y a encore quelques mois, les tarifs des imprimantes FDM était encore élevé et réservé aux pros ou aux amateurs passionnés. Les autres imprimantes 3D utilisant les technologies par frittage ou de stéréolithographie restent clairement inaccessibles. Cependant, des projets semblent émerger, comme OLO, une imprimante à $99 utilisant la lumière d’un écran de smartphone pour photopolymériser de la résine.

Des imprimantes 3D désormais abordables

Le prix des imprimantes 3D FDM a vraiment diminué, notamment grace aux passionnés qui créent des imprimantes open-source (les rep-raps) avec des composants courants (Arduino/Geniuno pour l’électronique de commande par exemple.)

Je me suis sérieusement intéressé à l’impression 3D après avoir vu cette émission télé :


Imprimantes 3D, la nouvelle révolution industrielle

Il me semblait impossible d’avoir une imprimante 3D de qualité pour moins de 500€. Tout enthousiasmé par ce reportage,  j’avais donc passé commande d’une Dagoma Discovery 200 en kit. Mais après quelques lectures de forums, j’ai découvert des kits à monter soi-même plus intéressants, plus évolutifs, plus stables, ouverts … : les rep-raps.

A mon sens, l’aspect montage, bricolage, et la perpétuelle quête du réglage ultime du système rend la chose aussi interessante que le fait de produire des objets.

J’ai donc annulé ma commande Dagoma pour une imprimante totalement open-source, qu’il sera possible d’améliorer, de mettre à jour, de réparer et même d’auto-dupliquer, et tout cela librement ! L’imprimante ne devient donc jamais obsolète : si un élément casse, il est simple, rapide et peu couteux de le remplacer.

La liste presque complète des rep-raps se trouve ici :

http://www.reprap.org/wiki/RepRap_Machines

J’ai choisi le modèle SmartrapCore XL 300 de Smartfriendz. Les avis sur les forums, les démonstrations videos, le principe de l’imprimante, son prix, sa conception en France … voilà les éléments qui m’ont orienté vers ce modèle et ce constructeur.

La smartrapcore xl300 de Smartfriendz
La smartrapcore xl300 de Smartfriendz

C’est une imprimante de type core xy. De par sa structure en cube, elle me semble beaucoup plus rigide et stable qu’un système à portique comme la Prusa I3.

La Prusa i3 Rework
La Prusa i3 Rework

Il serait tout à fait possible de commander par soi-même tous les composants de l’imprimante pour la monter à partir des plans libres, mais j’ai préférer commander le kit préassemblé chez Smartfriendz.

Smartfriendz, des imprimantes 3D made in Cantal

Smartfriendz est une petite entreprise basée en France, dans le Cantal, à Maurs. Smartfriendz est l’association de 4 passionnés de l’impression 3D : Serge Vieillescaze, Guillaume Leroux, Robin Searle et Eric Sissac. L’entreprise n’est pas (encore) très connue : en novembre 2015 seuls quelques 500 kits ont été vendus depuis la création (source).

La smartrapcore xl300 de Smartfriendz
La smartrapcore xl300 de Smartfriendz

Pour cette imprimante XL 300, le principe de leur Smartrap Core Alu a été repris, renforcé sur l’axe Z et agrandi pour offrir un volume d’impression de 30x30x30. Pour son lancement le 22 février 2016, une offre spéciale était proposée : prix de lancement à 449€, puis augmentation de 5€ tous les jours à 12h jusqu’à atteindre le prix normal de 599€. En contrepartie, il fallait attendre jusqu’au 31 mars pour recevoir le kit. J’ai donc sauté sur l’occasion et pris mon mal en patience. Avec un chouya de patience en plus, j’ai reçu le kit le 27 avril, presque un mois après la date. L’équipe de Smartfriendz a été transparente sur le contretemps à la livraison : c’est le fournisseur du plateau chauffant qui avait pris du retard …

Je publierai donc un article sur le montage de cette imprimante prochainement !

Choix du filament

Le plastique reste la matière la plus simple à imprimer, bien qu’il ne soit pas impossible d’imprimer du métal fondu en théorie.

Les deux principaux types de plastiques à imprimer sont l’ABS (acrylonitrile butadiène styrène) un plastique issu du pétrole et le PLA (acide polylactique) issu de l’amidon de maïs. Le PLA est biodégradable et émet moins de COV (les composés organiques volatils) que l’ABS lors de l’impression. Mais attention, les vapeurs émises par l’impression du PLA ne sont pas inoffensives non plus !

Les propriétés physiques des deux plastiques ne sont pas tout à fait identiques et la méthode à mettre en oeuvre pour le imprimer n’est pas la même. Pour imprimer de l’ABS, il est intéressant d’avoir un plateau chauffant.

Mais tous les distributeurs de PLA et d’ABS ne vendent pas le même produit. Pour ma part, j’ai testé l’ABS orange de SOVB3D, une entreprise nantaise. Pour le PLA, j’ai commandé une bobine de 750 g de filament ICE FILAMENTS, vendu sur Amazon.

Un autre type de filament plastique commence à apparaitre dans le monde de l’impression 3D amateur : le PET (polyéthylène téréphtalate) Il s’agit du plastique qui compose les bouteilles d’eau notamment. De jeunes hollandais ont eu l’idée de mettre en place un circuit de collecte des bouteilles à quelques  kilomètres à la ronde, de trier les bouteilles par couleur et de les recycler en filament. Il est commercialisé sous la marque Refil. Gros point positif également, la bobine est en carton et est recyclable. La boite est en carton également, avec des étiquettes « recycled » prédécoupées au verso à joindre à ses impressions. Smartfriendz est le seul distributeur en France actuellement. Serge m’a montré des pièces imprimées en PET, elles ont un look unique. Ce plastique est, d’après lui, très facile à imprimer. Il a les avantages du PLA et de l’ABS (résistant, certaine souplesse) sans en avoir les inconvénients (résistant à l’eau, peu de COV, recyclable, en principe). Compter 36€ pour 750g. Refil propose aussi de l’ABS recyclé à partir de tableaux de bord de voitures.

Filament Refil
Filament Refil

Et maintenant, quoi imprimer ?

Pour disposer d’un fichier STL à transformer en G-Code pour l’imprimante, plusieurs solutions s’offrent à nous :

  • dessiner soi-même un objet en 3D avec un logiciel de dessin comme SolidWorks ou un autre logiciel en ligne gratuit comme Onshape
  • scanner un objet pour le dupliquer
  • récupérer un objet sur internet (sur Thingiverse par exemple)

Je suis aussi ingénieur géomètre, et il m’arrive de relever des ouvrages ou des bâtiments avec des scanners lasers par exemple. Après traitement, il serait tout à fait possible d’imprimer en 3D ces objets à des échelles réduites. Le géomètre pourrait alors rendre, en plus des classiques et ennuyeux plans en papier de vues en plan et en coupe, une maquette en plastique.

Conclusion

L’impression 3D ne peut être bon marché que si l’on opte pour des kits avec des composants standards, voire des composants copiés de composants originaux (par exemple une copie chinoise d’Arduino Mega 3 fois moins chère qu’une originale.) L’achat, la maintenance, les pièces détachées et les améliorations seront moins onéreux qu’avec des imprimantes « propriétaires ». Il y a certes de kits faciles à assembler, bon marché et donnant des résultats intéressants, mais le résultat n’est pas forcément à la hauteur. (Test de la Discovery 200 de Dagoma, avec une rigidité de structure discutable.)

Trimble a annoncé de nouveaux produits ce 23 avril

Trimble a annoncé ce 23 avril de nouveaux produits :

– 3 nouvelles stations totales robotisées : la S5, la S7 et la S9 (en deux versions). La S5 est adaptée aux travaux topographiques généraux. La S7 est une station complète avec un module de scan 3D et de photogrammétrie (système Trimble VISION).
Enfin, la station S9 est destinée aux travaux de métrologie et d’auscultation. Elle offre des précisions angulaires de 0,5″ à 1″ en fonction de la version.

Les nouvelles stations Trimble
Les nouvelles stations Trimble

– un nouveau récepteur GNSS : le R8s qui semble offrir un compromis entre le Trimble R10 et la version précédente du R8.

– des logiciels mis à jour : TBC, RealWorks, etc.

Plus d’infos ici.

Leica Geosystems dévoile de nouveaux scanners laser

Le 31 mars 2015, Leica Geosystems a présenté les nouveaux venus de la famille ScanStation. 3 modèles (deux en réalité) que sont le P40, le P30 (une version bridée du P40) et le P16. Il s’agit de la 8ème génération de scanners laser présentée par la marque de Heerbrugg en Suisse.

Leica
Le Leica ScanStation P40

 

En prenant pour modèles leurs grands frères (le C10 et le P20) cette nouvelle génération de scanners apporte des innovations sur deux points : le système Lidar lui-même et le système imageur (la camera CCD).

Les scanners P30 et P40 permettent de travailler avec une portée accrue par rapport au P20 (jusqu’à 270 m pour le P40 selon le constructeur, contre 120 m pour le P20). Le P16 est quant à lui un scanner d’entrée de gamme de courte portée (40 m maxi.)

Un nouveau Lidar « sous le capot »

Ces nouveaux scanners intègrent un laser plus puissant qu’auparavant, mais désormais totalement inoffensif pour les yeux, tout en apportant de nouvelles avancées, dont une portée accrue. Ceci permet en théorie de faire moins de stations et d’augmenter la productivité.
Il est désormais possible de scanner certains types de surfaces sombres ou réflectives. Les nouveaux algorithmes de traitement du signal (dont les ondelettes WFD)  permettent d’obtenir des nuages de points moins bruités. 

Une caméra HDR

La nouvelle caméra intégrée au scanner permet désormais de faire des images avec une plage dynamique plus étendue (HDR). Il était temps ! Les images ne présentent plus de zones surexposées ou sous exposées. (De multiples images redondantes sont prises avec des expositions plus ou moins longues. Le logiciel interne fait le tri dans les images faiblement exposées ou saturées et les assemble.)
La seconde avancée concerne le repérage des cibles : le scanner P40 les détecte automatiquement jusqu’à 75 m  et les scanne ensuite avec un pas réduit. (40 m pour le P16). Ceci permet également de réduire le nombre de stations, avec les avantages que l’on connait.

Les caractéristiques détaillées sont disponibles ici.

Ces scanners sont d’ores et déjà disponibles, mais aucun prix public n’est annoncé.

Autres annonces

Leica a également annoncé la nouvelle version de TruView avec TruView Global, qui permet désormais de visualiser et de réaliser quelques opérations basiques sur un nuage de points dans un navigateur web sans installer de plugin (notamment grâce à la technologie HTML5). C’est, en théorie, compatible avec tous les navigateurs récents, sur tous types de supports (de la tablette Android en passant par l’iPhone jusqu’au Mac ou au PC sous Windows ou une distribution Linux.)
Enfin, de nouvelles version de Leica JetStream (serveur de données) et Leica CloudWorx pour Navisworks (traitement de nuages de points avec les logiciels CAD comme AutoCAD ou MicroStation)
seront disponibles au cours du 2ème trimestre 2015.

Deux nouvelles méthodes de scan 3D

Le Zebedee, scanner laser d’un nouveau genre

On connaissait les scanners laser classiques (rotation sur deux axes) ou encore les scanners à main, utilisés pour modéliser des objets.

Démonstration vient d’être faite qu’il est possible de modéliser la tour de Pise avec un scanner à main. Mais pas n’importe quel scanner à main. Il s’agit d’un système d’un nouveau genre, appelé Zebedee, composé :

  • d’un scanner laser 2D Hokuyo UTM-30LX (il tourne sur un seul axe, le rayon laser est émis sur un plan)
  • d’une centrale inertielle
  • d’un ressort (oui, un simple ressort)

Et ce ressort, c’est tout le secret du système. Le levé se fait simplement en marchant et en tenant le système à bout de bras. Le fait de marcher fait bouger le système qui est monté sur le ressort. L’ensemble scanner-centrale inertielle est alors en déplacement et son attitude devient aléatoire (les angles de tangage et de roulis évoluent).
Ainsi, le rayon laser est émis dans toutes les directions.

Commercialisé sous le nom ZEB1, il offre l’avantage d’être très rapide à mettre en oeuvre, facile d’utilisation (plus de stations successives) et d’être léger (encore que 700 g à bout de bras toute une journée, ça doit faire les biceps.) Mais surtout, il est beaucoup moins cher qu’un scanner laser traditionnel. Aucun prix n’est communiqué.

Question qualité et précision, il ne faut pas s’attendre à obtenir l’équivalent d’un scanner laser classique. Sur une surface plane, le bruit de mesure est de 30 mm au mieux. Une fois les surfaces calculées, la précision atteint 5 mm. Remarque : la portée est de 30 m. Mais il conviendra de s’approcher des détails pour densifier le nuage de points.

Le scanner Hokuyo utilisé ne gère pas l’intensité du retour laser. De ce fait, il n’est pas possible d’utiliser des cibles. L’utilisateur qui voudra géoréférencer son levé devra utiliser des sphères.

Seule ombre au tableau, le traitement des données. Il faut nécessairement passer par le serveur de calcul du fabriquant. C’est un service payant, mais cela évite d’investir dans un logiciel couteux et dans un ordinateur puissant. Heureusement, les données à envoyer ne sont pas excessivement lourdes (135 Mo pour un nuage de points résultant de 8 minutes de marche.)

En résumé, ce scanner devrait intéresser ceux qui réalisent principalement du levé d’intérieur. C’est le premier de son genre, les prochaines versions ne seront que meilleures.

Sources : CNet3dlasermapping.com, CSIRO

« Structure Sensor : capturer le monde en 3D »

Tel est le slogan choisi par l’équipe Occipital.

Ce système semble beaucoup plus orienté grand public que le Zebedee présenté ci-dessus. En effet, il s’adapte sur une tablette ou un smartphone. (Pour l’instant, le fonctionnement n’est prévu que sur iPad.) Une fois arrimé sur la tablette, il est alimenté et controlé par cette dernière.

Le fonctionnement est décrit dans la vidéo ci-dessous.

En réalité, Occipital s’est appuyé sur la plateforme Kickstarter pour financer le projet. Et le succès a été au rendez-vous : les 100 000 $ ont été récoltés en quelques jours.

Une caméra classique, une caméra infrarouge, des diodes infrarouge … Ça ne vous rappelle rien ? Le capteur Kinect bien sûr ! En réalité, l’équipe qui a développé le Kinect a intégré Occipital pour ce projet.

Ce projet n’est pas sans rappeler le système Scenect proposé par le constructeur de scanners laser FARO. Ce dernier utilise le capteur Kinect (développé pour la capture de mouvements pour la console XBOX de Microsoft) qui repose sur le même principe : éclairer la scène en infrarouge, capturer une image en direct et une autre en infrarouge. Il est gratuit (mis à part le capteur Kinect, pour quelques dizaines d’euros d’occasion.)

Le Structure Sensor semble toutefois beaucoup plus performant, du fait de la création du hardware spécifiquement pour les applications de scan 3D. Livraison prévue dès février 2014.

Pour plus d’informations : Structure Sensor sur Kickstarter.

Un nouveau concept de scanner-laser 3D dans le film Prometheus

Prometheus est un film de science-fiction réalisé par Ridley Scott, sorti en salles le 30 mai 2012. Pourquoi parler d’un film de science-fiction sur ce blog ? Et bien parce que ce film, dont l’intrigue est en 2093, montre un concept intéressant de scanner laser 3D pour réaliser la topographie souterraine des galeries d’une pyramide. Je vous laisse regarder la bande annonce.

Vous l’aurez sans doute remarqué : on voit la carte souterraine en 3D sous forme d’hologramme puis des sphères volantes qui balaient les parois d’un laser rouge, à environ 1’10 ». Ces sphères sont autonomes, elles explorent automatiquement toutes les galeries.

On voit que les sphères transmettent les données au vaisseau en direct et la carte se construit au fur et à mesure. J’ai vu le film au cinéma, en 3D, et le rendu est superbe 😉

Ci-dessous, on voit la carte des galeries. L’exploration ne fait que débuter et la carte se complète et se dévoile tout au long du film.

Carte des galeries sous forme d'hologramme
Carte des galeries sous forme d'hologramme - Positionnement des membres de l'équipe d'exploration.

Les scanners laser 3D ont cet aspect :

Le scanner laser 3D de la compagnie Weyland Electronics
Le scanner laser 3D de la compagnie Weyland Electronics
Le scanner laser en action
Le scanner laser en action

Les puristes se poseront la question de savoir dans quel système le levé est réalisé, comment les scanner-laser 3D sont géoréférencés (surtout en galerie) et pourquoi avoir choisi un laser rouge et non vert …

Tout ceci semble n’être que science fiction. Sauf que …

Tout ceci semble être de la science-fiction. Certes, on sait faire voler de petits objets, tels des petits drones, qui pourraient embarquer un scanner. Les scanners laser que je connaissais jusqu’à présent font au moins 5 kg, charge difficilement supportable par un petit drone. Sauf que le fabricant japonais Hokuyo produit un scanner laser qui fait seulement … 160 g !

Le scanner laser de chez Hokuyo
Le scanner laser de chez Hokuyo

Vous pouvez retrouver les caractéristiques techniques de cet appareil ici, mais la précison annoncée est de ± 3 cm. Ce qui est suffisant pour lever une galerie souterraine sur une planète située aux confins de l’univers :p

Des chercheurs du GRASP (université de Pennsylvanie) ont adapté ce scanner laser sur un petit drone, ont probablement ajouté un système de localisation radio et ont abouti à ceci. (Ça commence à 12’30 ».) Personnellement, je suis bluffé !